A Berlin les traces laissées par les événements historiques des dernières décennies sont encore bien visibles.
Un mur encore criblé de balles soviétiques pendant la "libération de Berlin". Un monument aux morts de l'armé soviétique sous lequel repose 5000 dés 20000 soldats tombés aux combats.

En allant à Berlin, Je me suis donné une mission. Toucher "le mur". Comme beaucoup de gens de ma génération, la chute du mur de Berlin est l'un des épisodes marquant de notre jeunesse. Je regardais ces gens courant, faisant la fête, cassant frénétiquement ce mur.
Aujourd'hui lorsqu'on se ballade à Berlin, il reste omniprésent. Là où il a disparu des petites plaques insérées dans la bitume indique son ancienne présence. Au détour d'un quartier ultra hight-tech quelques morceaux trainent en guise de souvenirs.

Les fresques de l'East-side gallery sont en train d'être refaites par leurs créateurs d'origines.
Sur alexanderplatz, anniversaire de la chute oblige, une grande exposition gratuite décrit son histoire, de sa création à sa chute.

Les parcs sont parfois surveillés par des miradors aux repos.

Il y a aussi le mémorial du mur. Un endroit discret encadrant une rue. D'un coté un bâtiment sobre où sont conservé divers documents ayant appartenu à des personnes tentant de fuir Berlin-Est, des notes de la Stasi, des films de propagande, des films réalisés par les armées françaises, anglaises et américaines rendant compte de l'apparition du mur. On y voit des images choquantes, émouvantes. Les gens sont tendus, émus jusqu'aux larmes devant les témoignages d'une situation dangereuse et grotesque.
De l'autre coté, entre deux énormes plaques de fer brut, un bout du mur conservé en état de fonctionnement. Coté Est un premier mur, puis le champ de gravier du no man's land et enfin le mur de séparation avec Berlin Ouest.

Il y a aussi une petite librairie. Dans celle ci,j'hésitais pour acheter un livre de photographies retraçant l'histoire de Berlin pendant cette période. Tout d'un coup un monsieur m'apostrophe en Allemand. Ne comprenant absolument rien je lui souris, en répondant en anglais. Ce monsieur m'explique qu'il a 66 ans et qu'il a vécu cette époque. Lui même a un jour franchi ce mur et il en a gardé un belle cicatrice sur l'avant bras gauche.
Il rigole. Je lui demande pourquoi. Il me répond qu' il a risqué sa vie pour passer à l' Ouest. Quelques années plus tard, une fois le mur tombé, il a déménagé à l' Est, les loyers étant moins cher. Chaque photo du livre nous est expliquée, commentée dans un mélange d' Allemand-anglais. Parfois le libraire qui parle mieux Anglais lui vient en aide, complète certains détails .
Combine ou petit moment authentique, mon choix est fait... j'achète le livre.
Vue sur le no man's land coté Berlin Est